Louise Hervé & Chloé Mailler - collectif iiii
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Peut-être pourrions-nous commencer par une métaphore. Lorsque l’on se promène dans un site archéologique, mettons des ruines romaines par exemple, il est fréquent que seules les fondations d’une villa, d’un temple, ne soient visibles. Pourtant, il est expliqué sur de petits panneaux que ces simples murets, de quelques centimètres de haut, sont ledit temple ou ladite villa : il faut alors imaginer l’élévation à partir de ces tracés au sol. Nos activités au sein de l’I. I. I. I.(International Institute for Important Items) peuvent se rapprocher d’une telle démarche : nous formulons des hypothèses, à partir de matériaux — souvent d’images — prélevés dans notre environnement, et nous nous employons à leur faire prendre corps par le biais d’intervenants (parfois nousmêmes).

De l’archéologie de bureau en quelque sorte. Il y a donc dans cette entreprise de reconstitution plus ou moins historique une disjonction entre les images données à voir et le discours qui les commente, comme une post-synchronisation pas tout à fait réussie. La forme de la conférence est la première à laquelle nous nous soyons essayées : les textes — qui sont toujours notre matériau premier — étaient injectés dans le cadre formel d’une véritable conférence, avec tout l’effet de réel que ceci implique. En parallèle, nous avons écrit et réalisé deux moyensmétrages, qui se placent dans la tradition du film d’anticipation (nous pensons en particulier à la science-fiction politique des années 1960-70, Soleil vert de Richard Fleischer par exemple), mais dont le propos découle plutôt de notre intérêt pour les diverses formes du discours parlé. Ces films et leur diffusion ont initié de nouvelles séries de performances, centrées autour des à-côtés de la projection cinématographique (bande-annonces, débats, bonus, commentaires…), parfois en collaboration avec d’autres performers. En effet, au fil du temps, en assemblant les matériaux (littéraires, cinématographiques, musicaux) que nous souhaitions agglomérer au film, nous avons entrepris de les utiliser en parallèle comme base d’une nouvelle série de performances. Appelons-les performances didactiques, faute de meilleur terme. Elles n’empruntent d’ailleurs parfois que la forme, ou la gestuelle, liée au discours didactique : nous cherchons, dans nos performances, à relier « petits faits vrais », éléments autobiographiques, et autres morceaux de films ou de livres, pour en tirer des récits, des fictions qui tentent d’embrasser et de comprendre, par une logique de coïncidences, le passé (et le futur).

+ sur le site de la galerie Marcelle Alix : ici

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